Ma maternité

Je suis stérile. Suite à mon opération de la semaine dernière.

Le mot me semble gros. Me semble lourd. Pas beau. Il ne sonne pas bien non plus.

Et c'est surtout très significatif.

J'ai eu la chance de mettre au monde deux fillettes en parfaite santé. Avec, en prime, des personnalités du tonnerre et un tas d'amour à donner.

Et pour des raisons de santé et autres raisons personnelles, j'ai décidé que je n'en aurais plus. 

Que je ne flatterais plus mon beau bedon qui rondit de jour en semaines. Que je ne penserais plus à de jolis prénoms ou que je ne magasinerais plus de petits vêtements en imaginant de quoi ce petit être aurait l'air dedans. 

J'ai pris la décision. Par moi-même. 

Mais le deuil de la maternité me serre la gorge.

Me réveille parfois la nuit.

Me surprend dans mon petit bonheur quotidien quand ma plus jeune me donne un bisou sur le ventre en demandant s'il y a un petit bébé là-dedans. 

Me serre l'intérieur quand je pense aux années qu'il me reste encore à vivre. Je n'ai que 30 ans ; et si j'avais pris une décision trop hâtive? À quel point ma santé est une priorité? Et ça tourne en boucle, comme un cauchemar. 

Et je me rassure. 

Je regarde mes filles traverser les saisons. Je les vois grandir, embellir la vie des gens autour d'elles. 

Et je vois mes amies devenir mamans. 

Et j'aime leurs enfants.

Et je réalise que la maternité c'est bien plus qu'un ventre qui prend de l'ampleur et magasiner des caches-couches.

C'est aussi m'investir à fond dans la vie des enfants autour de moi, pas seulement les miennes. 

C'est de conseiller mes amies insécures qui me textent à toute heure du jour (et de la nuit!).

C'est d'être la mère de mes parents parfois, quand ils doutent, quand ils ont besoin d'aide et quand je peux, à mon tour, les conseiller. 

C'est aussi d'être une belle-mère imparfaite mais qui veut seulement s'améliorer.

C'est d'être présente à l'école de ma fille. 

C'est de collaborer au blogue Je suis une maman pour partager mon vécu, dans mes mots et mes émotions.  

C'est d'être la meilleure mère possible pour mes filles et de trouver, chaque jour du restant de ma vie, la meilleure version de la mère que je peux être. 

Article rédigé par Cynthia Côté
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