Vers la lenteur ou vieillir sans trop trébucher
Eh oui – c’est ce que je vis et c’est ce que chaque humain vieillissant vivra à un rythme qui lui est propre.
L’allure souvent effrénée de la vie familiale, vous connaissez? Bien sûr, qui ne l’expérimente pas?
Arrive un moment où le corps, la tête et tutti quanti demandent un autre traitement.
Je me vois, il y a plusieurs lunes, regarder avec une certaine impatience une personne plus âgée sortir sa monnaie pour payer un achat. Je la vois tatillonner pour sortir ce qu’il faut avec maladresse.
Je me vois, maintenant, sortir ma monnaie pour payer, et ce avec la même maladresse! Mais, vous savez quoi, j’ai trouvé des moyens de contournement. Vive les cartes de crédit ou de débit!
Et la conduite automobile. Là aussi, il y a matière à réflexion de ma part. Je n’ai plus le même rapport avec les véhicules. Ni la même fougue. On patiente, on laisse passer et on continue.
Qui n’a pas dit : vite les enfants, maman est pressée! Vite papa est pressé! Vite en route vers l’école sinon on sera en retard! Vite au travail!
Sans oublier les activités de plein air. Avez-vous remarqué le rythme avec lequel on pratique les activités de plein air? Les sports extrêmes. Ouf!
Je sais, il y a moyen de ralentir. Le fait-on vraiment ou le fait-on seulement quand on y est forcé?
Je n’ai pas de réponse. Chacun y va à son rythme justement.
Je nous regarde avec bienveillance et indulgence. Après tout, nous avons à composer avec notre corps. C’est lui qui mène.
Comment faire autrement? Question de survie. Et si la lenteur s’installait justement pour apprendre et prendre le temps de s’occuper de soi, de s’occuper des autres, de notre entourage. Être là pour notre monde, pour aider, pour continuer, pour passer la main.
Et... pour vieillir sans trop trébucher
Article rédigé par France Bujold
Véronique nous raconte sa dernière visite à la pharmacie...