Cette amie
Je pense pouvoir dire que j’ai un grand cœur, que j’ai une grande sensibilité, que je tiens aux gens qui m’entourent, que je me soucie énormément des autres, probablement plus que la moyenne.
Je suis cette amie.
Celle qui s’inquiète de ton silence.
Celle qui se souciera de chacun des membres de ta famille comme si c’était la sienne.
Celle qui met sa vie en plan parce qu’à un moment précis, une amie ne devrait pas être seule.
Celle qui conduira dans la tempête pour ne pas rater ton souper de fête.
Je suis cette amie.
Celle qui te demande toujours quel est ton choix de resto lorsqu’on sort.
Celle qui gagne des billets de spectacle et qui invitera ses amies à tour de rôle pour gâter chacune équitablement.
Celle qui prenait soin d’enfiler le petit pyjama de bébé offert par une amie lors de sa visite, même si fiston était déjà habillé.
Celle qui s’adapte et s’ajuste, tel un caméléon.
Je suis cette amie.
Mais je me demande souvent.
Qui ferait pareil pour moi?
Qui est-ce que je pourrais appeler la journée où je ne vais pas bien?
Qui sera présente à mes côtés ce jour-là?
Qui percevra dans mon silence, le besoin d’être supportée et entourée et prendra les devants ?
Et je n’ai pas la réponse.
Je ne parle pas ici de « donnant-donnant », bien au contraire.
Mais plutôt de sensibilité, de souci de l’autre.
Et en écrivant ces mots, j’ai en tête un texte paru ici il y a quelques mois, un texte qui me parle beaucoup et qui roule en boucle dans ma tête, qui est au cœur de plusieurs réflexions depuis que je l’ai lu : Je n’ai pas d’amies.
Je suis l’amie de plein de gens, mais je crois qu’à l’inverse, mon réseau est composé de plusieurs «bonnes connaissances », d’amitiés simples, mais rien de profond.
Ce constat, il est difficile. Et il me rend triste.
Le sentiment d’être un éternel « Plan B ».
J’aimerais avoir cette amie, une « BFF » comme on dit, une personne qui me connait si bien, quelle sait quand ça va et quand ça ne va pas. Mais ce n’est pas le cas et je ne sais malheureusement pas si j’aurai cette chance un jour.
Quand le besoin se fait sentir de se confier, ce triste constat revient, avec un sentiment amer de solitude froide et si pesante.
Mais on apprend.
On apprend à ne compter que sur soi-même.
On apprend à ne plus avoir d’attentes.
On se forge une carapace et on devient autonome.
Tout simplement.
Auteure anonyme
Émilie nous partage ses meilleurs trucs pour ne pas se sentir envahie par les jouets de ses enfants.