Trop dur, trop mou, trop doux, trop fort!

Extrait d'un texte publié sur le blog de l'auteure de ce texte, Annie Goudreau. Lire le texte complet ici. 

Mmmmaaaaaammmmaaaaannnn! C'est fort dans mes oreilles!

Cette phrase-là, je l'ai entendu tellement souvent!  Même avant que fiston puisse parler, je disais déjà qu'il « entendait trop ».  Un jour, un médecin m'a dit que c'était de l'hypersensibilité auditive, mais sans plus.

À la même époque, on rigolait bien parce que fiston, du haut de ses 2 ou 3 ans, adorait manger du fromage bleu, des oignons, de l'ail et des sardines en boite.  On disait qu'il avait des goûts de grand, qu'il aimait ça, les choses qui goûtent fort!

Toujours à la même époque, j'ai réalisé que fiston ne voulait pas dormir dans son lit avec des couvertures...  En fait, peu importe quelle couverture, quel drap je mettais dans le lit, il repoussait toujours le tout, enlevait son pyjama et sa petite culotte pour s'enrouler dans une couverture bien particulière, un genre de jeté en « moumou » de Spiderman qui lui servait en fait de couvre-lit.

« J'aime ça dormi en tout-nu, c'est doux ».

J'ai donc acheté une autre jeté en « moumou » pour lui. Une en-dessous, une au-dessus et entre les deux, un p'tit gars en foufounes!

Puis un jour, j'ai discuté de tout ça avec des parents qui, comme moi, on des enfants DYS-fférents... et c'est à ce moment que j'ai réalisé que ces petites choses, ça faisait partie de la grande famille des « troubles de traitement sensoriel », un des extras géniaux de la dyspraxie!

Mais c’est quoi au juste, un trouble de traitement sensoriel?  À chaque instant de notre vie, notre cerveau traite des informations, tant au niveau visuel qu’olfactif, gustatif et tactile.  La réaction aux stimuli varie d’une personne à l’autre, le point commun étant la sensation de bien-être apportée par le stimulus.  Un trouble de traitement sensoriel, c’est quand le cerveau n’arrive pas à bien interpréter l’information saisie par les sens.  Les gens avec des troubles sensoriels réagissent parfois trop (hyper-sensibilité) ou pas assez (hypo-sensibilité) aux sensations perçues.

Un enfant qui souffre de troubles sensoriels au niveau de la bouche pourrait, par exemple, avoir des difficultés avec certaines textures et refuser de manger un aliment, peu importe sa nature, qui aurait cette texture.  Nicolas déteste la texture molle et légèrement épaisse de la compote de pomme et du yogourt, mais il adore le chocolat.  Pourtant, il ne voudra pas manger du chocolat fondu, à cause de la texture qui lui donne une sensation désagréable en bouche!   Sophie quant à elle ne veut rien manger de mou parce qu’elle ne sent pas la texture dans sa bouche…  Charles, lui, ne supporte pas la sensation de ses doigts collés dans une mitaine, il ne veut porter que des gants en hiver.  Une tuque?  On oublie ça!  Ça sert les oreilles, ça colle, ça pique…  Et pour Émilie, c’est la lumière du soleil qui fait mal aux yeux ou le son de la mouche qui vole qui est trop fort!

Calvaire de parent s’il en est un, les troubles sensoriels font en sorte que nous passons la moitié de notre vie à justifier les crises de nos enfants, à expliquer qu’il ne s’agit pas de caprices mais bel et bien d’un trouble.  Sachez toutefois, parents, qu’il existe des techniques diverses de « désensibilisation » ou au contraire de « sensibilisation » qui sont données par les ergothérapeutes.  Mais le cheminement est long et fastidieux!

Et pour vous, parents et amis qui avez des inquiétudes quant aux réactions de vos enfants, aux « caprices », n’hésitez pas à consulter un ergothérapeute (le spécialiste de la question!) ou un médecin.  Vous pouvez aussi consulter le lien suivant, un document absolument génial produit par le CHEO (Centre Hospitalier pour Enfants de l’est de l’Ontario) qui explique bien la problématique et qui donne des trucs et des pistes au sujet des différents troubles.   

Avec le temps, on finit par trouver des trucs, et les enfants apprennent à gérer eux-mêmes les situations!

Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel




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