Faire le deuil de son père
Mon cher papa,
J’ai récemment entendu une phrase qui m’a beaucoup touchée et qui disait sensiblement ceci : "Qui a dit qu’il y avait une date de péremption avant laquelle il fallait avoir totalement fait son deuil d’une personne que l’on a aimé très fort?"
Pour moi, papa, cette date magique n’est pas encore venue et je n’ai aucune idée de quand elle viendra... Je vis le deuil comme si j’étais continuellement bercée par des vagues d’amour, d’ennui, de peine et de paix qui s’entrecroisent. Parfois la marée est agitée, parfois elle plus douce... Mais chose certaine, il n’y a pas une journée où je ne pense pas à toi.
Et puis, malgré la fille positive que je m’efforce d’être dans toutes les sphères de ma vie, il y a de ces moments forts, de ces images saisissantes qui me frappent droit au cœur... En fait, j’ai beau être reconnaissante des beaux moments que j’ai eu la chance d’avoir avec toi, mais il y a de ces fois où ce sont tous ces moments qui n’existeront pas qui me viennent en tête... Comme ce moment précis, où j’ai vu ta petite Nelly qui n’aura jamais eu la chance de pelleter la neige avec son papi d’amour, comme tu l’as fait si souvent avec tous tes petits-enfants... Alors oui, des fois, à ces moments qui peuvent paraître si banaux, je craque... Je ne peux m’empêcher de pleurer ton absence et le vide qu’elle crée dans nos vies... Mais aujourd’hui, à travers mes larmes, j’ai pu apercevoir le sapin que nous avons coupé sur ta terre à bois, le renne de Noël que tu nous avais fait et la pelle bleue comme la tienne juste à côté de Nelly... Je me suis alors dit qu’il y avait quand même un petit bout de toi sur ce patio avec elle, avec nous.
Bref, je dois me consoler en me disant que tu es toujours parmi nous, mais d’une manière bien différente maintenant... Je t’aime papa et tu me manques... tu nous manques.... Xx
Texte et photos par Marianne Gagnon
Collaboration spéciale – Team J
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La période des fêtes est un moment particulièrement douloureux pour ceux et celles qui ont perdu un être cher.