Lettre à ma dépression post-partum
Sur le blogue Je suis une maman, Mélanie offre un témoignage sur la dépression post-partum.
D’ailleurs sur le blogue, il y a une section où nous partageons toutes sortes de témoignages sur une variété de sujets. Carolyne, elle, nous explique pourquoi elle consulte un psychologue et offre aussi une touchante lettre aux femmes qui vivent avec de l’anxiété.
Place au touchant témoignage de Mélanie sur la dépression post-partum.
À toi ma dépression post-partum non traitée qui s’est terminée en dépression majeure.
J’en ai arraché, je pensais souvent ne jamais voir la fin de cette période. Parfois je croyais que c’était mieux que je sois morte. Non je n’ai pas fait de tentative de suicide et je n’avais pas d’idées suicidaires.
Cependant lors de certaines journées où tout allait de travers je croyais que la seule solution était que je meure d’une maladie ou que je sois impliquée dans un accident.
Au plus bas de cette période, je me sentais comme la plus mauvaise des mères. Pourquoi mon bébé pleure tout le temps et refuse de dormir alors que sur les réseaux sociaux c’est plein de jeunes mamans zen et sans cernes avec de beaux enfants sages qui dorment partout.
Je pensais que je ne faisais pas les choses correctement, car mon bébé semblait toujours en crise alors que je ne cessais de donner le meilleur à mon fils.
J’ai été cherché toute l’aide que je pouvais.
J’ai même atterri chez le psychiatre alors qu’à l’époque je croyais que c’était juste pour les gens souffrant de maladies mentales sévères ou encore pour les personnes en psychose.
J’ai compris que ce n’était pas une honte et que les psychiatres sont là pour tous les gens qui éprouvent un jour une l’autre une maladie mentale, quelle que soit l’intensité de cette maladie.
J’ai accepté de prendre la médication malgré ma réticence et ça m’a vraiment donné un coup de main.
Une béquille sur laquelle m’appuyer le temps d’aller mieux.
C’est ce qui est encore difficile avec la dépression c’est qu’il s’agit d’une maladie où l’on vit un mal-être profond et parfois inexplicable.
J’étais triste, j’étais incapable de me concentrer et parfois des choses simples comme cuisiner (et là on ne parle pas d’un bœuf Wellington, mais d’un riz au poulet 😅) devenaient une épreuve olympique pour moi.
J’étais très anxieuse, j’oubliais des choses, je ne dormais plus et mon énergie était à son plus bas.
J’étais épuisée de faire semblant que tout allait bien, des collègues et des amies me disaient que je rayonnais…
La dépression, ça ne se voit pas tout de suite, les symptômes peuvent être difficiles à percevoir par les proches.
Ce n’est pas comme un marathonien qui se blesse au genou.
Lui, ça parait et on comprend qu’il ait besoin de temps pour se faire opérer, pour récupérer de son opération et guérir.
Et qu’ensuite lorsqu’il sera remis, il devra se remettre lentement à courir … petit à petit avant d’être prêt pour son prochain marathon.
Pour la dépression c’est la même chose, ça prend du temps pour guérir et se sentir mieux, mais ça se passe en grande partie à l’intérieur de soi, dans notre tête et notre cœur.
Mais grâce à toi, chère dépression, j’ai appris beaucoup de choses.
J’ai découvert que j’étais forte et résiliente.
J’ai appris que c’est correct de lâcher prise notamment sur les choses sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle …
Et surtout je sais que je suis une bonne maman pour mon fils et que je fais toujours de mon mieux.
J’ai renoué avec l’activité physique et ça m’a fait un bien fou et je continue à l’intégrer à ma routine pour évacuer le stress et être en forme.
Je me sens bien et heureuse.
Bref j’ai passé presque deux ans de ma vie à ne pas me sentir bien dans ma tête et j’ai pris tous les moyens pour guérir.
Ça peut paraître long, mais cette période m’a permis de me redécouvrir et de retrouver mes bases afin de bien m’enraciner.
Si toi aussi tu sembles croire que tout va mal et que rien ne s’arrangera, tu n’es pas seule.
Il y a de l’aide qui existe, que ce soit en ligne, par téléphone ou en clinique il y a plein de ressources pour te donner un coup de pouce.
Texte et photo par Mélanie Dumaresq Collaboration spéciale - Team J
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