Une rentrée différée pour les jumeaux à la garderie
Être parent de jumeaux exige de nombreuses adaptations au quotidien. Je ne dis pas que c’est plus compliqué, c’est juste différent. Là où ça devient réellement compliqué, c’est lorsqu’on pense au défi de trouver deux places poupon en garderie. C’est déjà difficile à un seul enfant, alors imaginez, dans le contexte actuel de pénurie, comment ça peut l’être pour en trouver deux au même endroit.
En mars dernier, nous nagions en plein désespoir et étions en train d’envisager que je prolonge mon congé sans solde jusqu’en décembre afin de nous donner plus de temps pour trouver. Or, un vendredi avant-midi, je reçois LE coup de fil tant attendu. Une responsable de service de garde en milieu familial me dit avoir une place disponible dès le mois d’avril. Avec mon conjoint, nous nous étions mis d’accord que s’il y avait ne serait-ce qu’une mince probabilité d’avoir une deuxième place à cet endroit, nous allions prendre la première et espérer en avoir une autre d’ici mon retour au travail à la rentrée scolaire. Il était, pour l’instant, hors de question de les envoyer dans deux milieux différents étant donné qu’ils sont nés en pleine pandémie et qu’ils n’ont côtoyé presque personne d’autre. Je ne voulais pas leur faire subir une double séparation : celle de maman et de leur frère/sœur.
Sauf que, j’ai dû déterminer lequel de mes deux enfants j’allais envoyer à la garderie, alors que je resterais avec l'autre à la maison. Le choix a été plutôt simple à faire, mais le sentiment de culpabilité m’a rongé jusqu’à la rentrée d’Emma Rose à la garderie. C’est notre petite aventurière, très enjouée, et chaque jour est une véritable fiesta avec elle! Elliot, quant à lui, est plus craintif et j’ai choisi de le garder avec moi pour répondre à son besoin de sécurité.
Depuis quelques semaines, notre cocotte fréquente la garderie et, malgré mes appréhensions, j’ai pu remarquer plusieurs bienfaits chez mes deux enfants. D’abord, le besoin de socialiser d’Emma Rose est comblé. De plus, lorsque je vais la reconduire et la chercher, Elliot m'accompagne, ce qui lui permet de se familiariser avec cet environnement et les éducateurs. Enfin, dès sa première semaine seul avec moi, j’ai pu observer un progrès notable dans le développement des capacités motrices d’Elliot. Il s’affirme également davantage. Comble de bonheur, il a commencé la garderie au début du mois de juin. L’adaptation a été différente pour lui, mais le fait d’y avoir sa sœur l’a sécurisé.
Est-ce que je me sens encore coupable d’avoir passé plus de temps avec un enfant qu’avec l’autre ? Oui, évidemment. Toutefois, cette expérience a eu des retombées positives pour les deux. Depuis leur naissance, ils doivent se partager notre attention. Ainsi, Elliot a pu bénéficier d’une attention exclusive pendant quelques semaines. Nous avons fait ses activités préférées ensemble. Une fois que son intégration sera faite à la garderie, j’en ferai autant avec Emma Rose. Glisser au parc, faire une randonnée en forêt et splish-splash dans la table de jeu d’eau seront au menu.
Cela m’a fait réaliser qu’il est important que je prévoie des moments seule avec chacun d’eux. Que ces moments privilégiés solidifient notre relation d’attachement et favorisent le développement de leur personnalité, qui est déjà si différente.
Article par Noémie Robidoux Blogueuse famille – Team J
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