Un vent de changement

Ça fait plusieurs semaines que je désire écrire ce texte. Mais je repousse. Puis je trouve autre chose à faire. Et je remets à demain. J’ai seulement écrit 60 mots et déjà je sens les larmes couler sur mes joues et embrouiller ma vision. Ce sont des larmes de joie, de peur, de nostalgie, de doute : un beau melting pot d’émotions.

Dans les derniers mois, Pierre et moi avons beaucoup réfléchi, discuté, réfléchi encore et nous sommes venus tous les deux à la même conclusion, que le temps était venu pour un changement. Je vous épargne les détails du pourquoi du comment mais nous avons décidé de vendre notre maison et acheter la maison familiale de ma belle-famille, soit celle de mes beaux-parents et de quitter notre super quartier pour la campagne.

Cette décision entraîne un immense lot de changements pour toute notre famille. Je choisis d’en parler puisque je suis quasi convaincue que je ne suis pas la seule à vivre ce tourbillon d’émotions quand un déménagement est imminent.

Je ne suis pas malheureuse où j’habite maintenant. Au contraire. Nous vivons dans un magnifique quartier avec des voisins en or, près de tous mes services préférés et des écoles de mes enfants, à deux pas de ma mère, à quelques minutes de l’autoroute, restos, parcs, etc.

C’est dans cette maison que j’ai élevé mes enfants. Que j’ai vu Philippe faire ses premiers pas. Où ils ont appris à faire du vélo. C’est dans ce quartier que j’ai accompagné mes enfants des centaines, voir des milliers de fois à l’école à pied. Où nous avons passé tous nos Halloweens. Je pourrais facilement continuer tellement il y a de souvenirs mémorables. 

Alors pourquoi déménager ?

Vient un temps où nous devons réfléchir au futur, à ce que l’on souhaite, à ce qui serait le mieux pour notre famille. La décision de quitter n’a pas été facile. En toute honnêteté, il y avait des pour et des contre pour chacune des situations.

La maison familiale de ma belle-famille est située à la campagne, à quelques kilomètres de Sherbrooke et c’est un magnifique endroit pour se retrouver en famille. Non seulement c’est privé mais la nature omniprésente et l’immensité des lieux m’appelaient.

J’ai l’immense envie de resserrer les liens avec mon mari et mes enfants. Je sais que ceci peut sembler bizarre puisque je travaille majoritairement de la maison mais j’ai une envie profonde de créer un nouveau nid familial.

Je ne vous cacherai pas que j’ai une vie un peu occupée (!!!) et parfois stressante puis dans les dernières années, j’ai réalisé à quel point la nature et le calme me faisaient du bien.

Autre point qui a fait pencher la balance… mes enfants. Malgré le fait que nous habitons à quelques pas d’un parc, d’une piste cyclable et que nous avons un terrain pour jouer à l’extérieur, j’ai l’impression que mes enfants n’ont pas appris à être des enfants… à jouer dehors pendant des heures, à s’amuser dans le bois, à explorer, imaginer, découvrir. Nous vivons dans un monde où l’abondance et la consommation est très présente et j’ai l’impression que ce changement va leur apprendre autre chose.

Je crois sincèrement que le changement est nécessaire dans une vie afin de grandir et cheminer. Toutefois, un changement est aussi un risque que nous prenons car nous ne savons pas ce qui se passera réellement une fois que nous serons dans notre nouvelle réalité. Cela dit, nous avons fait le choix d’oser et faire le saut.

Un printemps et été assez chargés nous attendent. Nous sommes présentement en mode « home staging / mise en vente » tout en préparant notre déménagement et les rénovations pour notre nouvelle maison.

Nous vivons tous des hauts et des bas. Les enfants ont des moments de tristesse et d’angoisse. Pour ma part, j’essaie d’y aller un jour à la fois et d’accompagner les enfants du mieux que je le peux. J’essaie également de bien vivre chaque moment. Je sais que je suis déjà dans le processus du deuil et malgré les moments plus difficiles, je m’en sors bien.

Je ne peux prédire la suite des choses, car il y a des éléments hors de notre contrôle (comme la vente de la maison) toutefois je ne me fais pas de cachettes. Je sais qu’il y a des moments difficiles à venir : la vente, les dernières boîtes, dire au revoir à notre quartier, nos voisins, notre réalité des dernières années. Juste à penser au moment où je fermerai la porte de ma maison pour la dernière fois, je suis incapable de ne pas pleurer. Alors j’essaie de ne pas trop y penser.

Dans la vie, je crois fermement que tôt ou tard, nous avons des signes qu’une décision prise est la bonne ou non.

Dans les dernières semaines, je vois ma famille plus unie. On travaille ensemble vers un but commun. On discute davantage. Je constate qu’on prépare ce changement ensemble. Ça me surprend un peu (en toute honnêteté) mais en même temps ça me soulage et ça me donne espoir que la décision prise est la bonne.

Autre signe positif : mes larmes ont cessé de couler. ;-)

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