Je suis une maman essoufflée

Les gens disent que la vie est courte, qu’il faut en profiter. Mais la vie va tellement vite. Parfois, s’arrêter pour en profiter se perd dans la liste des 50 000 choses à faire. J’aimerais vous dire que je prends régulièrement le temps de m’installer avec un café chaud pour regarder mes enfants jouer et m’émouvoir de constater à quel point ils ont grandi. J’aimerais vous dire que je me paie le luxe, sur une base régulière, de me faire masser, de lire un bon livre ou de me faire un masque, mais ce serait mentir. J’aimerais vous dire que ma vie de couple est parsemée de rendez-vous amoureux, de longues conversations profondes où on se regarde les yeux dans les yeux, mais plus souvent qu’autrement, les enfants font partie des moments qui devraient nous être réservés et ça se termine en fiesta familiale. La vraie vie c’est ça. C’est réaliser que nous ne nous sommes pas arrêtés depuis des mois pour voir des amis, se gâter un peu ou passer du temps de qualité avec notre tendre moitié.

Puis la vie te donne une claque en plein visage. Il peut s’agir d’une parole que quelqu’un dit. Une simple phrase qui te fait réaliser à quel point tu dois prendre le temps de t’arrêter. Il peut s’agir d’un ami qui vit un moment difficile. Une de ces passes de la vie qui te fait frissonner et apprécier ta petite vie sans montagnes russes. Il peut s’agir d’un ennui de santé, d’un pépin au travail ou de n’importe quoi d’autre.

Tout à coup, ces enfants qui grandissent arrivent à t’émouvoir, le rendez-vous avec la massothérapeute que tu repousses depuis trop longtemps devient une priorité, tu te rases les jambes en envisageant sérieusement de faire garder la progéniture le temps d’une vraie soirée d’amoureux. Et tu t’en veux. Tu t’en veux de ne pas t’arrêter plus souvent. Le peu d’espace qu’il reste dans ta tête est envahi par la culpabilité. Certaines personnes perdent des gens qu’ils adorent. Certaines personnes vivent des drames personnels, des drames épouvantables et toi, de ton côté, tu ne t’arrêtes même pas pour souper en amoureux, faire un casse-tête avec la plus vieille ou faire une randonnée de vélo avec le plus jeune.

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Et le cercle vicieux commence. Tu ne t’arrêtes pas assez souvent, tu te sens coupable, tu décides de prendre plus de temps pour toi et ta famille, le travail prend du retard, la liste de tâches s’allonge, tu commences à suer juste à penser au nombre de choses que tu dois faire. Quand tu commences à faire les millions de choses qui s’accumulent, tu passes inévitablement moins de temps avec les enfants et le chum et la culpabilité recommence.

Je sais, je sais, vous allez me parler d’équilibre, me dire qu’il suffit de trouver du temps pour soi, du temps pour la famille, du temps pour le couple, du temps pour le travail et de balancer le tout. Mais pour être honnête, après la culpabilité, c’est la fatigue qui embarque. Est-ce juste moi ou cette histoire d’équilibre semble presque autant de travail que le fameux cercle vicieux dans lequel on se retrouve?

Il y aura des jours meilleurs, des jours où l’équilibre sera plus facile. Pour l’instant, juste le fait de nommer que je trouve cela difficile me fait un bien fou. Je vais inscrire sur la longue liste de choses à faire de m’arrêter et de prendre un café avec une bonne amie, question de ventiler, question de nommer encore à quel point c’est difficile. Puis je vais me relever les manches, faire une petite place à l’horaire pour chaque aspect de ma vie. Je vais tranquillement trouver cet équilibre qui me manque tant depuis le début de cette pandémie et je vais y arriver.


Article par Janie Larivière Blogueuse famille – Team J

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