Ma maison est le seul endroit où je veux être
Aujourd’hui, c’est une journée spéciale. Aujourd’hui, c’est la date que j’avais marquée avec un gros X rouge dans mon calendrier. Aujourd’hui, c’est le jour que j’attendais avec tant d’impatience. Il y a quelques mois, j’avais décidé qu’aujourd’hui je sortais seule, sans enfant, pour toute la journée, pour la première fois depuis quatre ans.
Une sortie planifiée où je penserais juste à moi, où je ferais ce que je veux, quand je veux, en essayant de ne pas me sentir coupable de laisser les enfants à la maison. Après tout, ils seraient en sécurité avec papa! Mais mon cœur de maman poule ne pourrait s’empêcher de penser à eux toute la journée et me ferait peut-être même écourter mon moment pour revenir plus tôt à la maison.
Ce moment à moi n’arrivera pas, du moins vraiment pas tout de suite. Il se passe quelque chose dans le monde présentement qui donne le vertige. Qui coupe le souffle. Qui fait que le seul endroit où je me sens bien et en sécurité c’est à la maison, avec ma famille.
Alors je reste avec mon amoureux et mes deux enfants dans notre petit nid. On se colle, on s’aime, on cuisine, on fait des activités, mais surtout, on se crée de bons souvenirs. Les enfants sont trop petits pour comprendre ce qui se passe et ils sont juste contents que papa soit à la maison. D’ailleurs, moi aussi je suis contente que mon conjoint soit avec nous.
De cette manière, je peux souffler un peu quand j’en ai envie. Je peux me trouver quelques petits moments dans la semaine où je suis seule (dans une pièce de la maison, parce qu’on s’entend qu’on ne peut pas aller bien, bien loin…) et où je fais quelque chose juste pour moi, en pensant à moi. Ça permet de se changer les idées un petit peu.
C’est certain que la situation que nous vivons présentement occupe une très grande partie dans mon esprit. C’est normal, c’est énorme, c’est mondial, c’est réel, ça fait peur et jamais je n’aurais pensé vivre ça un jour. Jamais je n’aurais cru que sortir de la maison pourrait m’angoisser autant. Aujourd’hui, ma maison est le seul endroit où je veux être.
En attendant que ça passe, je me colle sur mes enfants et je me trouve dont bien chanceuse de les avoir. Je profite de tous les moments que nous vivons en famille et je rêve du jour où nous retrouverons tous notre liberté et où le calme fera sa place dans nos esprits. En attendant, on respire et on se dit : « Un jour à la fois, ça va bien aller! ».
Un texte de Nathalie Houle
Julie nous partage les répercussions insoupçonnées de la pandémie sur sa fille.