Je vois une psy, ouais pis ?
Par cette lettre, je me dévoile.
J’ai décidé de vous livrer une partie de moi-même, car je suis tannée des tabous entourant la maladie mentale et tout ce qui vient autour.
On entend souvent parler de l’anxiété généralisée, de la dépression, de l’épuisement professionnel, du trouble de personnalité limite, de la bipolarité, etc.
Cela brûle les lèvres de plusieurs d’entre nous d’en parler ouvertement, mais bien peu le font, de peur d’être jugés, d’être incompris. Mais savez-vous au juste ce que c’est que de vivre au quotidien avec une de ces affectations ?
Pour bien le comprendre, il faut le vivre personnellement ou avoir quelqu’un de notre entourage qui le vit quotidiennement. Je prends en exemple l’anxiété, car je m’y connais bien pour vivre avec depuis plusieurs années.
Avoir le sentiment que tout peut arriver, que le pot n’est jamais loin des fleurs, que la brique et le fanal vont arriver incessamment ou que quelque chose de grave me guette, je connais. Je ne peux m’empêcher d’avoir des pensées qui ne me permettent plus de relativiser.
J’en oublie même parfois de bien respirer, car les symptômes sont assez physiques dans mon cas : douleurs musculaires dorsales, palpitations, battements dans les tempes, oreilles qui bourdonnent et j’en passe.
Quand ça arrive, je suis totalement déboussolée et j’attends que la crise passe. Parfois, cela prend quelques minutes tout au plus, parfois plus longtemps encore. Mais j’apprends. J’apprends à vivre avec.
J’apprends tout doucement à reprendre confiance en mes moyens, à mes habiletés.
Pour en être arrivée là, je suis allée chercher de l’aide. Ce n’est pas seule dans mon coin que j’ai pu évoluer de la sorte. Mon aide, je l’ai trouvée : une psychologue.
Pourquoi en parler maintenant ? Pourquoi dévoiler que je vois une psychologue ?
Tout simplement parce que j’ai réalisé dernièrement que je ne suis pas la seule à avoir recours à une psychothérapie.
Voilà quelques semaines, lors d’une rencontre remplie de mères merveilleuses, j’ai senti le besoin de quelques-unes d’entre elles d’en parler. Lorsque j’ai mentionné que je voyais une psy, quelques voix se sont élevées pour dire : « moi aussi ».
Le soulagement ressenti alors : un poids de moins sur les épaules à réaliser que je n’étais pas la seule. Un soulagement quant à la honte que je pouvais ressentir de dire que je consultais une psy. « Je ne suis pas seule dans cette galère ».
Et pourtant… On dirait que c’est du bout des lèvres que l’on admet voir quelqu’un pour améliorer notre sort. Comme si c’était anormal d’avoir besoin d’aide.
Comme si on devait s’en sortir systématiquement seule avec notre bon vouloir. Comme si c’était admettre que l’on est faible devant les autres ou comme si on n’était pas assez forte pour passer au travers de certaines épreuves que la vie nous apporte.
Et pourtant… Pourquoi être si dure avec soi-même ? Il n’y a pas de raisons à avoir honte de consulter.
J’aimerais dire que ce fut facile comme tout de me livrer à ma psychologue, mais je me mentirais à moi-même. Il m’a fallu une bonne période de temps afin de me laisser aller complètement.
Pensez-y deux secondes : on discute avec une étrangère sur des sujets très intimes, très personnels et surtout, sur des sujets qui apportent leurs lots de tristesse et de colère. Comment ne pas être sur la défensive ou sur ses gardes ?
J’ai appris à lui faire confiance, à me laisser guider par ses sages paroles. Bien honnêtement, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans elle. Je lui dois beaucoup. Elle m’a énormément appris au-delà des paroles et des gestes.
Elle m’a appris à être plus douce envers moi-même, à accepter de vivre pleinement mes émotions (que ce soit de la tristesse, de la culpabilité ou de la colère) et à me faire confiance et à faire confiance à la vie. J’étais bien mal en point lorsque je l’ai rencontrée pour la première fois, mais maintenant, je peux dire que j’ai fait d’énormes progrès depuis. On m’a souvent dit que je me fais un cadeau en consultant.
Sincèrement, je pense que c’est vrai. Un cadeau que je paie de ma poche, c’est vrai, mais c’est un cadeau pour la vie. J’apprends à redécouvrir la Carolyne que je suis. J’apprends à vivre avec ses différentes facettes de sa personnalité. Je deviens une meilleure personne jour après jour.
Je ne dis pas que dès qu’un pépin se présente, on doit se précipiter chez la psychologue, mais je suis d’accord pour dire que si on éprouve une quelconque difficulté qui nous paraît insurmontable, je pense que c’est sain de consulter. N’ayez pas peur des jugements et faites-vous confiance.
Si vous avez besoin d’aide, allez-y. Je ne peux que vous encourager dans cette voie. N’oubliez pas, c’est un cadeau pour la vie que vous vous faites.
Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à consulter le site suivant
Article rédigé par Carolyne Soulard
@SoulardCarolyne
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