Mon bébé à bras

Oui tu es demandant mon gars. Je ne mentirai pas. Que ce soit physiquement ou mentalement, c’est difficile de toujours t’avoir dans les bras. C’est difficile de t’entendre sans cesse dire maman quand j’essaie de faire des tâches pour garder la maison ordonnée. Je ne vais pas le nier ou tenter de le cacher, tu demandes énormément de mon temps et tu gruges beaucoup de mon énergie. Mais sache que jamais je ne vais me tanner de t'avoir près de moi. Jamais de la vie!

 

Je sais que ça peut déranger parfois, que tu ne veuilles que moi. Je le vois dans le regard des autres, je l'entends dans leurs commentaires. Je sais qu’ils ne veulent pas mal faire, mais ça reste frustrant, décevant… Parfois j’ai le gout de répondre que non, tu n’es pas un "garçon à sa maman". Que tu as seulement besoin de plus de temps. Que non, ce n’est pas à cause de comment je t’ai élevé. Que ce n’est pas moi qui t’ai habitué à réclamer mes bras. On en a d’ailleurs la preuve flagrante : ta sœur jumelle est plus qu’indépendante. Et il va de soi que nous agissons avec elle pareillement qu’avec toi.

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Je pourrais tenter de nous justifier, de t’excuser, mais je laisse tomber parce que ce que les autres pensent, ce n’est pas important… Moi, je te connais vraiment. Je sais qui tu es profondément. Je sais que quand tu te colles à moi, c'est qu'il y a de la nouveauté et que tu as besoin d'être rassuré. Mon bébé, tu ne tiens pas ça du voisin. Moi-même j’angoisse quand je ne connais pas le chemin! Je sais que quand tu observes un objet longtemps, c'est parce que tu cherches à comprendre son fonctionnement. J’aimerais te dire que ce trait de personnalité vient aussi de moi, mais je mentirais. Ce côté curieux et méticuleux vient de ton père. Et l’affaire c’est que tu fais pareil avec les gens. Quand tu sembles dévisager, c'est parce que tu observes attentivement chaque expression la personne pour mieux la déchiffrer, pour mieux la mémoriser. 

 

Mon gars, si les gens étaient un peu plus patients, ils verraient que sous ton regard perplexe se cache un petit tannant. Ils jubileraient de te voir rire aux éclats quand tu te laisses chatouiller. Ils sauraient qu’une fois que la confiance est installée, tu te laisses vraiment aller. Bref, ils comprendraient que ça te prend du temps, mais qu'une fois que tu ouvres ton coeur tu aimes tellement.

 

Mon bébé à bras, on dirait que du haut de tes onze mois, tu as déjà été capable de te faire une petite carapace. On dirait que tu sais déjà ce qu’il faut faire pour survivre dans ce monde qui ne tourne pas toujours rond. Alors non, je ne vais pas t’obliger à donner des câlins à tous ceux qui vont passer. Parce que je trouve ça admirable et remarquable que tu saches déjà t’affirmer!


Article par Sarah Durand

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